Ce mercredi 26 avril 2023, une nouvelle réunion a eu lieu entre la direction de DS Smith Bretagne et le représentant de la CGT. Les deux parties ne parviennent pas à s’accorder pour le moment.
« La détermination est toujours au rendez-vous », tels sont les mots d’Emmanuel Robin, délégué CGT, à la suite de la réunion avec la direction de DS Smith Bretagne, ce mercredi 26 avril 2023. Alors que le représentant syndical réclame une prime vacances à hauteur de 1 150 € pour les salariés, la direction propose, aujourd’hui, 1 060 €. « On reste ferme sur nos positions », souligne le représentant syndical ajoutant qu’une nouvelle réunion devrait avoir lieu d’ici trois semaines. La CGT annonce que, jusqu’à la semaine prochaine, des salariés seront en « débrayage intempestif », reconductible
Les salariés de DS Smith Bretagne, groupe spécialisé dans l’emballage carton, tiennent un piquet de grève ce vendredi 21 avril 2023 devant leur usine, située zone de Kervouasdoué à Carhaix. Selon les grévistes, il s’agit d’un mouvement « spontané » lancé à l’appel de la CGT, à l’embauche vers 4 h. « Nous ne bloquons pas l’entrée de l’usine. Simplement, il n’y a personne pour décharger les camions car toute la faction du matin a cessé le travail », précisaient les grévistes vers 10 h 30.
Mécontents des propositions salariales de la direction qu’ils jugent insuffisantes, ces derniers espèrent ainsi peser sur les négociations annuelles obligatoires (NAO). Principal point d’achoppement : la revalorisation de la prime vacances. Les salariés carhaisiens réclamant en effet un « alignement sur d’autres unités de DS Smith ». « La direction nous propose une hausse de 10 € bruts. Nous réclamons une augmentation 210 €, soit une prime vacances à hauteur de 1 200 € qu’ont déjà obtenue d’autres sites du groupe », expliquent Patricia Benoit, élue du personnel et Emmanuel Robin, délégué CGT.
Et les grévistes de prôner une répartition « plus équitable des richesses », arguant que DS Smith Bretagne, qui emploie plus de 210 salariés, est le « deuxième site du groupe à rapporter le plus d’argent ». Les grévistes ont demandé à rencontrer la direction. Contactée, cette dernière précise dans un communiqué que « cet appel à la grève intervient dans un contexte de négociations annuelles obligatoires finalisées sur le site de Carhaix le 20 avril 2023 ». « Les mesures proposées ont, d’ores et déjà, été accueillies favorablement par le syndicat CFDT », indique la direction qui précise que « les employés bénéficieront, cette année, d’une enveloppe salariale bien supérieure à l’inflation, ce qui démontre la volonté de DS Smith de soutenir le pouvoir d’achat de ses salariés. »
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Des salariés de DS Smith Bretagne en grève à Carhaix pour les salaires
À l’appel de la CGT, à Carhaix, des salariés de DS Smith Packaging sont en grève ce vendredi 21 avril. Ils réclament une hausse des salaires.
Une délégation CGT de DS Smith remontée contre sa direction
Jean-Noël Potin
Au cœur du cortège des manifestants, ce mardi, à Carhaix, figuraient plusieurs salariés de l’entreprise DS Smith, visiblement très remontés contre leur direction. Selon eux, les salariés de tous les sites du groupe n’ont pas été satisfaits des propositions de la direction dans le cadre des négociations annuelles. « Surtout quand on sait que l’entreprise a reversé 166 millions de livres aux actionnaires », enrage Patricia Benoît, élue CGT au CSE.
Projet d’accord
Une réunion s’est donc tenue, le 15 septembre, à Puteaux, entre la direction et six représentants des quatre organisations syndicales. « La direction générale n’a pas souhaité de négociations en central, et a préféré faire une proposition qui serait déclinée sur les sites, raconte le délégué CGT Jean-Luc Benoît. Or, lorsque ces propositions de la direction ont été adressées aux syndicats, elles avaient pris l’allure d’un projet d’accord ». Le syndicaliste affirme qu’il s’attendait à ce que ce projet soit à tout le moins négocié localement. « Et bien, non ! », lance-t-il. « On nous a dit : ou bien vous signez, ou bien vous n’obtiendrez rien de ce que contient le projet », explique Jean-Luc Benoît, qui dit avoir fourni une contre-proposition à la direction locale, en vain : « Nous avons demandé une prime de 1 000 € et 2 % de rattrapage par rapport à l’inflation de 2022 ».
« Comment accepter ça ? »
Au lieu de ça, la direction a proposé une prime énergie dégressive et une augmentation de 3 % à titre d’avance sur les NAO 2023. « Mais comment accepter ça, alors qu’on ne sait pas ce que sera le niveau de l’inflation l’an prochain ? », fulmine-t-il. La CFDT ayant d’après lui décidé de signer le projet d’accord, le délégué CGT a tenu à réunir les syndiqués en assemblée générale. Et ces derniers ont finalement préféré signer la proposition de la direction, au grand regret de Jean-Luc Benoît, qui estime avoir été « désavoué par sa base ».
« Ça a créé une ambiance pourrie dans la boîte », assure Philippe, salarié syndiqué qui le soutient. « La direction a bien joué en montant les salariés contre nous, estime Jean-Luc Benoît. On attend maintenant de pied ferme les négociations de février ! ».